Ingénieur de formation, c’est naturellement par ses aspects techniques que Laurent Baudry s’intéresse à la photographie. Toutefois, très rapidement, c’est la dimension narrative qui s’impose à lui. La découverte d’ouvrages de grands photographes tel qu’Arno Rafael Minkkinen, André Kertesz ou Raymond Depardon sera pour lui une révélation : la photographie peut transformer le réel pour raconter des histoires.
En 1997, sa passion pour la photographie l’amène à faire une parenthèse professionnelle d’un an et demi dans un centre culturel au Burkina Faso.
Il y fait quelques photos mais il y découvre avant tout le goût pour le voyage, celui qui nous plonge dans l’inconnu, nous questionne et fait apparaitre un nouveau monde. De cette expérience, il revient en France avec cette envie d’autres et d’ailleurs. Il empruntera de nombreuses routes de l’Afrique subsaharienne, il traversera la Chine en train, il sillonnera plusieurs fois le Mexique, il découvrira le sud de l’Inde.
Dans ces déplacements, il privilégie l’errance et la force du hasard, bannissant autant que possible la recherche de l’exotisme valorisé par les guides et les sites de voyage. C’est dans cette prise de risque, que notre société voudrait abolir, que ses voyages prennent un sens : celui de l’engagement et de la liberté.
Dans WULUMUQI 3150, son premier ouvrage photographique, il raconte sa traversée de la Chine, d’est en ouest, vers la route de la soie, appellation donnée par le géographe allemand Ferdinand von Richthofen à cette célèbre route commerciale.
Après une longue pause photographique et une installation avec sa famille dans le Finistère, il reprend petit à petit son appareil pour s’intéresser aux multiples possibilités d’errance qui s’offrent à lui en Bretagne mais aussi dans ses voyages. Il privilégie les photographies qui interroge notre regard sur le monde des Hommes. Dans sa précédente série de photographies, fidèle à ses engagements de voyageur vagabond adepte du pas de côté, il photographie les manifestions morlaisiennes début 2023. De cette série de photographies en noir et blanc, il tire une histoire atypique de cette ville atypique de Bretagne, c’est celle de « Morlaix se lève »,
Enfin, depuis plusieurs années, il photographie la plage en tant que construction sociale en Bretagne, en France mais aussi à l’étranger. Dans la série photographique « Tous à la Plage », il nous questionne sur cet espace littoral tant désiré par les Hommes avec humour et couleurs.
Les éditions l'erre de rien.